Devendra Banhart • Flying Wig World Tour

Le songwriter Devendra Banhart, éduqué chez les meilleurs luthiers anglo-saxons mais aussi hispaniques de la mélancolie, appartient à cette famille formidable dont les doigts caresse avec virtuosité le bois de sa guitare dans un élan de sensualité.

Il revient en 2023 avec un nouvel album Flying Wig produit par une amie précieuse de longue date : Cate Le Bon. Une amitié qui ne s’était jamais traduite en studio auparavant.

« Elle est la seule personne avec qui je voulais faire ce disque », admet Banhart. « Nous avons voulu faire un disque qui ne ressemble à rien de ce que j’ai fait auparavant, avec une nouvelle partenaire créative à la barre. Nous voulions absolument un nouveau son, électronique mais organique et chaleureux… nous voulions faire ressortir et souligner l’aspect émotionnel d’un synthétiseur ».

Pour cela, Devendra se rapproche de son côté féminin. Portant pour une bonne partie de l’écriture et de l’enregistrement, une robe Issey Miyake de la couleur du ciel de printemps – un cadeau de la propre garde-robe de Le Bon – et les perles de sa grand-mère, Banhart s’est trouvé enhardi, protégé ; une expérience

« comme un retour à l’endroit où j’ai commencé à chanter quand j’étais enfant »

« J’ai commencé à chanter dans les robes de ma mère à l’âge de neuf ans. Ce n’était pas une question de sexualité, juste de connexion ».

Je me suis simplement connectée à mon côté féminin et j’ai senti que j’avais la permission… J’ai eu l’impression d’avoir un pouvoir. Et c’est un endroit très sûr et confortable pour moi. Je pense qu’une grande partie de l’album est ainsi – à la recherche de l’espoir, à la recherche d’un sentiment de sécurité. « 

C’est dans le titre de l’album que ce sentiment d’abandon joyeux est le plus fortement distillé. La perruque qui l’a inspiré était, explique Banhart, un cadeau d’anniversaire de l’artiste Isabelle Albuquerque.

« Je l’ai placée sur un pied de micro et elle est restée là pendant des mois, au milieu de mon salon. Au fil du temps, elle a commencé à prendre une présence inquiétante et ludique et je me suis mise à imaginer que, pendant mon sommeil, la perruque s’envolait dans la nuit et se mêlait à toutes les autres perruques et coupes qui volaient autour d’elle… Cela m’a semblé être une image charmante et obsédante, un symbole de liberté »

En sortant de lui-même pour examiner l’indicible, Devendra Banhart est soudain plus libre qu’un oiseau. Il est aussi libre qu’une perruque qui transcende le corps, la tête et les nuages.

Concert le samedi 18 novembre 2023 au Transbordeur • LYON